17. octobre 2021

Les 100 ans du bulletin de fédération

Il y a 100 ans aujourd’hui – en octobre 1921, l’Association suisse des contremaîtres, alors âgée de 10 ans seulement, a concrétisé un de ses souhaits et lancé le premier bulletin mensuel. Composé de 8 pages, l’organe de la fédération était publié en allemand et en italien et l’abonnement mensuel coûtait alors 70 cts. Le comité central et la commission de rédaction connaissaient bien les attentes des lecteurs du journal «Schweizerische Polier». Déjà à cette époque, l’accent était mis sur l’idée sociale.

TEXTE /IMAGES: Anita Bucher

Dans le tout premier numéro paru le 15 octobre 1921, J. Meienberger écrivait:

«Nous prions les comités des sections de rédiger et de nous envoyer rapidement de courts rapports sur le déroulement des réunions mensuelles durant lesquelles les points importants de l’ordre du jour et les événements survenus sur le site de la section sont discutés et des résolutions adoptées. La publication de ces rapports dans l’organe permettra à toutes les sections et à tous les membres de voir le travail effectué dans les autres sections et la manière dont il est mené à bien. À l’avenir, un certain système, profitable à tous, pourra ainsi s’instaurer dans le travail global de l’association et des sections.» «Par conséquent, chers collègues, oeuvrez ensemble, par le biais de notre organe de l’association, afin que l’Association suisse des contremaîtres puisse se développer en une véritable association syndicale. Car seule un telle organisation nous permettra de réaliser les objectifs bénéfiques pour tous.»

Premier contrat conclu avec les entrepreneurs

Le deuxième numéro du journal présente déjà de petits reportages des sections de Zurich, Berne et Zoug. La section de Zurich fait état d’un regrettable accident de travail où l’estimé rédacteur J. Meienberger s’est blessé à l’oeil droit. Berne rapporte que les entrepreneurs se montrent compréhensifs à l’égard des revendications salariales et qu’ils seraient prêts à signer un contrat apportant des avantages significatifs aux contremaîtres
en maçonnerie. En revanche, les maîtres charpentiers ne répondent pas du tout aux revendications des Bernois et se contentent de faire savoir, sur demande, que les revendications seront traitées lors d’une réunion en mai de l’année suivante.

FSE et convention collective de travail

Des informations intéressantes peuvent être découvertes sur l’affiliation de l’Association suisse des contremaîtres à la Fédération des sociétés suisses d’employés. À cette époque, la FSE se battait déjà au plus haut niveau pour obtenir de meilleures conditions de travail. La reproduction d’une lettre du 9 juin 1921 adressée au directeur Pfister de l’Office fédéral du travail et demandant une médiation avec les employeurs montre bien les efforts entrepris. Plus tard, les représentants de la FSE à l’Assemblée fédérale ont soumis une interpellation au Conseil fédéral. La réponse fut que les travaux préparatoires à l’extension des dispositions relatives à la convention collective de travail étaient en cours et que l’organe consultatif préliminaire enverrait aux associations économiques un premier texte pour consultation.

Création d’une caisse de retraite – Chose impossible?

L’ordre du jour de l’assemblée des délégués de mai 1921 prévoyait également la création d’une caisse de vieillesse et de retraite pour l’Association suisse des contremaîtres. Les premiers magazines mensuels évoquent largement ces efforts. Le numéro de novembre a également publié l’opinion accablante de Monsieur A. Guise, ingénieur et membre de la Commission d’étude de la sécurité sociale au sein de la FSE. Il écrivait entre autres: «Votre caisse ferait faillite après quelques années car vous partez de groupes d’âge complètement différents. L’idée sous-entendue est loin d’être une idée sociale. Tous les membres devraient payer des primes, mais naturellement, seuls certains d’entre eux atteindraient par exemple l’âge de 65 ans et bénéficieraient ainsi d’une rente. Tous les autres, ainsi que leurs survivants, perdraient les cotisations versées.» – L’équipe de la rédaction a réagi en publiant le commentaire suivant: «Ce constat nous prouve que notre Comité central ne pourra probablement jamais, dans les circonstances actuelles, créer un fonds de vieillesse et de pension pour ses membres, que ce soit sous cette forme ou sous une autre.»

La voie pour devenir un organe établi de l’association

Les temps étaient alors difficiles, mais les chroniqueurs du journal des contremaîtres suisses se montraient combatifs. En 1921, l’association ne comptait que 370 membres et leur grand engagement pour le nouvel organe de l’association était considéré comme une évidence. La deuxième édition titrait: «Le comité central doit exiger de toutes les sections et de tous les membres qu’ils travaillent sans relâche à l’agitation, ainsi qu’à l’acquisition d’abonnés en dehors de la fédération. Pour que l’organe plaise à tous, les membres doivent également mettre tout en oeuvre pour la parution d’annonces et de reportages.» – L’appel fut entendu. La dernière page, à côté des annonces d’assemblées, était régulièrement enrichie de publicités d’entreprises
ou même des premiers rapports publics. Jusqu’en janvier 1925, deux pages entières pouvaient être régulièrement occupées par des annonces publicitaires, et pas seulement sur le domaine de la construction. Un cube de bouillon populaire de Maggi ou une compagnie d’assurance accident de Winterthur faisaient par exemple l’objet d’une annonce. Dès les premières éditions, l’humour était également au rendez-vous: chaque numéro contenait 3 à 5 blagues de l’époque.

Le rôle du magazine de l’association

En fait, à fin 1925, Jos. Meienberger aurait voulu démissionner de son poste de rédacteur en chef du journal de l’association. Mais le comité central l’a prié de poursuivre son activité de rédacteur jusqu’à nouvel ordre. Avec beaucoup d’engagement et de passion, il a continué à développer le journal «Schweizerische Polier» en y incluant, par exemple, les sections «Affaires juridiques» et «Littérature». Des articles sur «le bâtiment et le génie civil» paraissaient désormais régulièrement dans l’organe de l’association, ou, par exemple, une instruction théorique en 21 points sur la méthode de Taylor pour réaliser une maçonnerie de briques – cela non sans remettre en question et améliorer la méthode. Quoi qu’il en soit, l’objectif énoncé par le
Comité central de 1921 fut atteint: la mise en réseau des différentes sections, le renforcement du sentiment d’appartenance et donc le développement lent mais durable d’une association forte, qui s’appelle aujourd’hui
Cadres de la Construction Suisse.

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